
Le Burkina Faso (anciennement la Haute Volta)


Fiche d’identité
Le Burkina-Faso souvent appelé simplement Burkina, est un pays enclavé au coeur de l’Afrique de l’Ouest. Il a pour voisins le Mali et le Niger au Nord, et le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire au Sud. Sa superficie est presque 2 fois plus petite que celle de la France.
La capitale du Burkina Faso est Ouagadougou, une ville située en plein centre du pays comptant plus de 2,8 milllions d’habitants1. Bobo-Dioulasso, Banfora, Koudougou, Ouahigouya, Kaya font partie des autres grandes villes du Burkina.
Le drapeau actuel a été adopté le 4 août 1984, à l’initiative de Thomas Sankara, pour remplacer le drapeau aux trois bandes horizontales (noir, blanc, rouge) qui flottait au-dessus de la Haute-Volta (l’ancien nom du Burkina). Chaque bande représentait les trois rivières du pays : la Volta noire, la Volta blanche et la Volta rouge. Depuis, le nouveau drapeau est composé de 2 bandes horizontales de couleur rouge et verte et d’une étoile jaune au centre représentant la lutte pour l’indépendance (rouge), les richesses agricoles et l’abondance (vert) et le guide idéologique de la révolution Démocratique et Populaire (étoile jaune).


Autres informations
Hymne national : Ditanyè2
Jour de fête nationale : 11 décembre3 bien que la date du 5 août reste une date commémorant l’indépendance.
Devise : La Patrie ou la Mort, Nous Vaincrons (issue d’un discours de Thomas Sankara)
Population totale : 23 millions d’habitants4
Nom des habitants : un ou une Burkinabè
Superficie : 274 200 km² 5
Densité : 82 habitants/km²6
Langue officielle : français
Type de gouvernement : République
Chef d’État : Capitaine Ibrahim Traoré (depuis 2022)
Type d’élection : –
Monnaie: Franc CFA

L’histoire
L’histoire connue du Burkina Faso remonte à la constitution de royaumes fondés par différentes ethnies dont les Mossis, des cavaliers hors pair originaires du Nord du Ghana actuel. Ce peuple règne depuis le 11ème siècle sur de nombreux royaumes parmi lesquels ceux de Yatenda, au Nord et de Wagodogo (Ouagadougou), au centre.
Grâce à leur armée de cavaliers chevronnés, les royaumes mossis ont longtemps résisté aux assauts de leurs ennemis et ont dominé la boucle du Niger pendant quelques siècles avant de se heurter à la puissance de l’empire Songhaï (qui s’étendait de l’Est du Sénégal au Niger actuels), ce qui a mis fin aux razzias des Mossis.
Outre les royaumes mossis, le territoire est aussi le siège d’autres royaumes comme le royaume de Kong au Sud-Ouest et d’émirats comme celui de Liptako fondé au début du 19ème siècle par les Peuls.
A la fin du 19ème siècle, en pleine campagne de colonisation africaine, les Français attaquent les royaumes. Malgré leur résistance, les armées cèdent et Ouagadougou tombe sous le protectorat de la France. L’objectif des Français n’est pas d’envahir cette zone mais de se créer une porte d’entrée vers d’autres royaumes plus convoités comme le Dahomey et d’étendre sa suprématie en reliant Dakar à Brazzaville. Le territoire conquis est rattaché au Soudan français (actuel Mali) puis intègre la région du Haut-Sénégal-Niger.
En 1919, le pays est détaché de l’alliance et est baptisé par les colons : Haute-Volta en référence au fleuve principal constitué des 3 confluents la Volta Noire (Mouhoun), la Volta Blanche (Nakembé) et la Volta Rouge (Nazinon), qui traversent le pays pour se jeter dans le golfe de Guinée.
La Haute Volta est un pays pauvre. Sa principale richesse est sa ressource humaine. Durant la Première et la Seconde Guerre Mondiale, les hommes voltaïques (nom des habitants de la Haute Volta) grossissent les rangs des tirailleurs sénégalais. De 1903 à 1954, certains participent à la construction du chemin de fer reliant Abidjan à Ouagadougou et d’autres sont envoyés dans les plantations de Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est d’ailleurs le pays qui accueille la plus grosse diaspora burkinabè, aujourd’hui encore.
En 1960, comme la majorité des colonies françaises d’Afrique, le pays vote pour son indépendance. Le 5 août 1960, la République de la Haute-Volta est proclamée avec à sa tête le président Maurice Yaméogo. La première Constitution voltaïque est ratifiée.
Malgré l’adoption de ce nouveau régime politique, le royaume de Ouagadougou reste gouverné par un roi appelé Mogho Naaba (se prononce Moro Naba). Il n’a pas de rôle dans la Constitution mais il garde une fonction majeure dans l’organisation du pays. Il est à la fois moralisateur, modérateur, influenceur politique et consultant sur la gestion de la vie sociale.
Impossible de parler de l’histoire du Burkina Faso sans évoquer une figure politique emblématique : Thomas Sankara (1949-1987).
L’homme a marqué le pays et bien au-delà de ses frontières. Thomas Sankara est considéré encore maintenant comme un visionnaire tant il était en avance sur son temps en matière d’organisation politique, d’éducation, d’émancipation de la femme et d’environnement.

La géographie
Depuis 2001, le Burkina est subdivisé en 13 régions administrative

- La Boucle du Mouhoun
- Les Cascades et son chef-lieu Banfora
- Le Centre au coeur du pays avec pour chef-lieu la capitale, Ouagadougou
- Le Centre-Sud
- Le Centre-Nord et son chef-lieu Kaya
- Le Centre-Ouest et son chef-lieu Koudougou
- Le Centre-Est
- L’Est
- Les Hauts-Bassins au centre du pays et dont le chef lieu Bobo-Dioulasso
- Le Nord
- Le Plateau central
- Le Sud-Ouest
- Le Sahel
La faune
Les Burkinabè étant majoritairement issue de peuples « chasseurs-éleveurs » comme les Peuls ou les Touaregs, l’élevage d’animaux domestiques (vaches, chèvres, moutons, poules…) est largement répandu dans les villages.
Le territoire compte aussi le plus grand nombre d’espèces sauvages d’Afrique de l’Ouest. On peut les observer dans leur environnement naturel ou dans l’un des 3 parcs nationaux :
- Le Parc National d’Arly est situé au Sud-Est du pays, à la frontière du Bénin. Il constitue avec le Parc National du W (situé au Bénin à la limite de la frontière du Niger) et le Parc National de la Pendjari (à cheval cœur les trois pays), le complexe W-Arly-Pendjari reconnu patrimoine mondial de l’Unesco. Ce territoire est le plus vaste espace protégé comprenant les plus importants écosystèmes terrestre et aquatique d’Afrique de l’Ouest.
- Le Parc national des Deux Balés est situé au centre ouest du Burkina Faso, dans la province du Mouhoun. C’est un parc d’une biodiversité remarquable tant pour sa flore que pour sa faune. Entre autres hippopotames, buffles ou antilopes, il accueille une importante population d’éléphants.
- La réserve de Nazinga se trouve au Sud du Burkina à la frontière du Ghana. On y trouve la plus grande densité d’éléphants d’Afrique de l’ouest. La zone accueille également de nombreuses espèces protégées : des antilopes, des hyènes, des reptiles, des singes et des oiseaux.
Le pays bénéficie d’autres réserves protégées comme le Parc animalier de Ziniaré, la mare ornithologue d’Oursi ou encore le Parc national de Kaboré Tambi.
Le climat
Par sa situation géographique, le Burkina Faso est exposé à un climat soudano-sahélien caractérisé par 2 saisons très distinctes :
– la saison chaude et sèche qui dure 6 à 8 mois, de novembre à mai-juin, période pendant laquelle souffle l’harmattan (un vent originaire du Sahara).
– la saison humide qui dure environ 4 mois de juillet à octobre. Plus on se situe au Nord du pays, plus les précipitations sont faibles.
Le Burkina Faso présente trois principaux types de végétation :
– au Nord, des steppes
– du Centre vers le Sud, la savane
– au Sud et le long des cours d’eau, des forêts claires et denses
La majorité des cultures se concentrent donc dans le Sud du pays
Voici quelques plantes cultivées au Burkina Faso.






La culture
On dénombre plus de 60 ethnies au Burkina Faso et autant de langues et de coutumes…
Si l’ethnie Mossi est majoritaire, d’autres populations sont très présentes dans le pays. Parmi elles : les Gourmantchés, les Bissas, les Gourounsi, les Samos, les Peuls, les Touaregs, …
Bien que la langue officielle soit le français, on y parle différents dialectes dont le mooré (langue de l’ethnie Mossi), le dioula ou bambara, le fulfuldé et ou le gourounsi.
La religion
La population burkinabè est majoritairement de confession musulmane (55%). Les autres principales religions sont l’animisme (pratique du vaudou) ou le christianisme.
L’art et la musique
L’art burkinabè résonne en Afrique et dans le monde notamment grâce au balafon qui en est originaire. L’instrument de musique de la famille des percussions en bois est fabriqué dans la 2ème plus grande ville du pays, à Bobo-Dioulasso.
Le Burkina Faso est également reconnu pour ses batiks, des toiles de tissus imprimés représentant généralement des paysages ou des scènes de vie.
Comme dans de nombreux pays africains, le Burkina dispose d’un savoir-faire artisanal ancestral autour de la confection de masques traditionnels.

Le portrait de… Thomas Sankara
Thomas Sankara est né le 21 décembre 1949 à Yako quand le Burkina Faso se nommait encore la Haute-Volta. Son père était gendarme ancien tirailleur sénégalais et sa mère, femme au foyer.
Après avoir étudié à l’école militaire, il mène une carrière de sous-officier puis de capitaine dans l’armée nationale.

La 4 août 1983, Thomas Sankara prend le pouvoir à la suite d’un coup d’État qu’il a commandité et devient Président. Durant son mandat, il met en place plusieurs réformes considérées comme révolutionnaires pour l’époque. Parmi ses grands combats : la lutte contre l’analphabétisme, l’émancipation des femmes burkinabè, l’écologie. Il donne également une nouvelle identité à la Haute Volta qui devient le Burkina Faso avec un nouveau drapeau et une nouvelle devise.
Après 4 ans au pouvoir, il est assassiné le 15 octobre 1987, à la suite d’un coup d’Etat cette fois, dirigé contre lui.
Aujourd’hui encore, Thomas Sakara reste pour les Burkinabè un homme intègre et visionnaire.
« A bas la réaction internationale !
A bas l’impérialisme !
A bas le néocolonialisme !
A bas le fantochisme !
Gloire éternelle aux peuples qui luttent pour leur liberté !
Gloire éternelle aux peuples qui décident de s’assumer pour leur dignité !
Victoire éternelle aux peuples d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie qui luttent !
La patrie ou la mort, nous vaincrons ! »
(Extrait d’un discours de Thomas Sankara )

Le sais-tu ?
La Haute-Volta a été rebaptisée Burkina Faso le 4 août 1984 après la prise du pouvoir par Thomas Sankara. Ce nom a été composé à partir de 2 mots l’un du moorè « Burkina » signifiant « intégrité » et l’autre du dioula « Faso » signifiant « terre ou patrie ». Burkina Faso signifie alors « la patrie des hommes intègres ».

Les archives multimédias
- En savoir plus sur la Haute-Volta – source l’INA société : La Haute-Volta espoir et volonté
- Portrait de Thomas Sankara – source: L’INA éclaire l’actu : Burkina Faso : portrait du président Thomas Sankara
- L’histoire de Thomas Sankara – source Brut : L’histoire extraordinaire de Thomas Sankara (épisode 1/2) 21/09/2023
Sources
- Population de Ouagadougou – source : Universalis, données 2020 ↩︎
- Paroles de Ditanyè – source : Wikipédia.org ↩︎
- Le 5 août ou le 11 décembre ? – source : RFI, Burkina Faso ↩︎
- Population du Burkina Faso, données 2023 – source Banque Mondiale ↩︎
- Superficie du Burkina Faso, données 2022 – source Banque Mondiale ↩︎
- Densité de la population burkinabè, données 2022 – source Banque Mondiale ↩︎
- Encyclopédie Larousse- Fiche Burkina
- Ambassade du Burkina Faso à Berlin

Anciennement Haute Volta – Histoire du Burkina – Parc National d’Arly – Culture – Thomas Sankara